Le 30 novembre 2016 s’ouvrait le très attendu procès du capitaine Sanogo. L'ancien chef de la junte militaire n'est pas jugé pour sa tentative de putsch, mais pour l'enlèvement et l'assassinat d'une vingtaine de militaires maliens le jour où, en avril 2012, les bérets rouges avaient tenté de contrecarrer le coup d'État.
Depuis l'ouverture de ce jugement, renvoyé le jour même, plus rien. « Nous allons d'illégalité en illégalité dans ce dossier », explique maître Mariam Diawara, l'un des avocats d'Amadou Sanogo. « Déjà le délai de sa détention est illégal, elle ne peut excéder trois ans. Ensuite, le délai entre le renvoi et la reprise du procès n'est pas raisonnable », poursuit-il.
Une affaire politique ?
Pour Issa Ndiaye, politologue à l’université de Bamako, « en l’état des choses, il est impossible de juger Sanogo, car cela aurait trop d’implications et trop de conséquences ». D’après lui, un nouveau procès pourrait lever de voile sur des questions que l’État malien préférerait voir rester dans l’ombre. « Il semblerait que Sanogo ait des dossiers (…) donc tout le monde a intérêt à ce qu’il y ait un compromis et un traitement à l’amiable de ce dossier pour en sortir ».
rfi