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Ziguinchor : le défaut d'accès à la terre accélère l'émigration des jeunes

Mercredi 5 Mai 2021


Réputée pour ses terres fertiles et ses grosses potentialités dans le domaine agricole, la Casamance voit pourtant nombre de ses fils jouer les aventuriers dans les chemins périlleux de l'émigration clandestine. La faute à un difficile accès aux terres pour les jeunes. La zone du Blouf dans le Bignona ne fait pas exception à cette règle non écrite.


Dans les localités du Blouf le foncier demeure un bien coutumier. L'absence d'une réglementation et la mainmise de certaines familles sur l'assiette foncière locale sous la base d'un droit purement coutumier, précipitent les jeunes à abandonner leurs localités respectives. Les petits boulots dans les villes. Et surtout l'émigration clandestine les attirent souvent.

"Des jeunes quittent ici pour aller à Dakar chercher du travail pour satisfaire un peu leurs familles", affirme Ansoumana Dramé président de la commission jeunesse, sport et culture du conseil municipal de Mangagoulack, l'une des 19 communes que compte le département de Bignona.

Il précise toutefois que cette vague d'émigration constatée est due au fait que les épreuves liées aux difficultés d'accès au foncier à des fins d'exploitation agricole soient devenues monnaie courante. Mais ce qui est paradoxal est que les familles propriétaires refusent le plus souvent de céder les terres à leurs propres progénitures

Des villages se vident de leurs jeunesse et très souvent pour de très longues périodes. Cette tendance à tourner le dos définitivement à ces villages pour s'installer ailleurs est devenue une habitude banale dans le Blouf et dans d'autres localités de la partie sud du pays.

"Auparavant le mouvement était saisonnier, les jeunes se rendaient en ville soit pour être apprentis, soit pour accomplir des tâches saisonnières. Ce que nous constatons maintenant est que les jeunes partent et reviennent rarement", confirme Mamina Goudiaby chef de village de Tandouck.

Selon lui c'est pas la terre qui manque mais plutôt un problème de répartition Ce problème d'accès à la terre dans cette zone du département de Bignona indispose la collectivité locale, qui est impuissante face à cette situation,

Ousmane Diedhiou le maire de Mangagoulack de préciser" on a pas beaucoup de force sur ces questions, on a des compétences limitées par ce que selon la tradition les terres appartiennent aux familles et malheureusement ces dernières ne veulent pas en donner, c'est ce qui est dommage".

Le besoin de faire évoluer la situation dans le sens de promouvoir l'accès à la ressource foncière tel que prévu par les textes se fait pressant dans le Blouf.

L'édile pense qu'il va falloir franchir le tabou et poser le débat de la gestion du foncier à l'occasion des assemblées villageoise.

Alexandre Marcel Sagna

Le Redacteur

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