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LE REFERENDUM DU 20 MARS 2016 : Une analyse originale ?

Samedi 2 Avril 2016

LE REFERENDUM DU 20 MARS 2016 : Une analyse originale ?
Le Sénégal vient de vivre des moments  palpitants avec l’élection référendaire du 20 Mars 2016. Après la proclamation officielle des résultats plusieurs analyses ont été faites aussi bien du côté  du camp du Oui que de celui du NON.
Pour le camp du NON qui correspond à l’opposition ainsi qu’à une partie de la mouvance présidentielle et de la société civile, le président Macky Sall a connu une érosion de son électorat qui serait passé de 65% en 2012 à 62% en Mars 2016.
Ensuite pour toujours appuyer cette thèse, on a considéré que l’important taux d’abstention est une réponse négative à l’égard de l’appel du président Macky Sall.
Essayons d’analyser objectivement ces points.
-    L’abstention :
-     dans un pays où le vote n’est pas obligatoire, l’abstention doit être toujours prise en compte car nul ne peut obliger un citoyen à aller voter.
-    Quand un citoyen s’abstient, est ce contre le président ? Non car si cela devrait être le cas, il serait plus pertinent pour ce citoyen de sanctionner par un vote négatif mais pas par une abstention.
-    L’abstention doit être plutôt perçue comme  la combinaison de plusieurs raisons pouvant aller de la simple indisponibilité du citoyen à la désaffection par rapport à la chose politique. Et donc l’abstention peut même résulter du rejet par un citoyen, de l’opposition comme du pouvoir. Car tous les deux camps ont appelé à voter et malgré cela des citoyens ont préféré dans certains cas, s’abstenir. La réponse doit être partagée par tous ceux-là qui ont appelé à voter quel que soit le choix et qui doivent s’interroger et chercher à identifier les vraies raisons de cette abstention en lieu et place d’arguments faciles à la limite ridicules. La responsabilité est partagée.
-    Enfin il y a lieu de s’interroger sur l’état du fichier électoral.
-    Les résultats du scrutin  et la victoire du OUI
L’appréciation du résultat du OUI : avec 62%  du suffrage valablement exprimé, ce résultat a été attribué au président de la république Macky Sall pour ensuite de façon hâtive le comparer au score du deuxième tour  de l’élection présidentielle  de 2012 qui était de 65%.
  Il Ya lieu de se demander si cette comparaison est pertinente et opportune. En 2012,  on avait affaire à une élection présidentielle hors en Mars 2016, on a vécu une élection référendaire. Du point de vue de la sémantique et du droit les deux élections sont totalement incomparables car totalement différentes.
Du point de vue politique on a assimilé cette élection référendaire à un vote de défiance du président Macky Sall.Soit.Toutefois  l’analyse faite du score obtenu par le OUI et qui est attribué au Président est à revoir pour ne pas dire à mieux analyser.
A première vue il semble bien évident que lorsqu’on passe de 65% à 62%  on constate une régression. Dans la réalité profonde des faits il y a lieu de nuancer.
En effet les 65% obtenus en 2012 à l’élection présidentielle sont le cumul de plusieurs  efforts de partis politiques,  de la société civile et de d’autres personnalités. Parmi ceux qui ont apporté leurs poids pour atteindre ce score de 65% on peut citer à titre indicatif :le parti Rewmi, tout le parti socialiste , tout le parti de l’Alliance des Forces du Progrès, de la Société civile, du parti Car Lenen, du MRDS, du mouvement  Y en a Marre, de la LD, Du PIT, du FSD/BJ, Tekki, Beus Dou Niack,Louy Jot Jotna,…C’est tout cet ensemble de partis ,de mouvements y compris Macky 2012 qui ont récolté 65% du suffrage valablement exprimé au deuxième tour de l’élection présidentielle qui a opposé le président sortant Abdoulaye Wade à Macky Sall.
A l’élection référendaire le OUI obtient 62% du suffrage valablement exprimé. Dire que ces 62% reviennent au président Macky Sall et que par conséquent on assiste ainsi à une forte  érosion de sa côte de popularité relèverait sans doute d’une vue de l’esprit. Car pour cette élection référendaire il faut noter que  le parti Rewmi, le FSD/BJ, Car Lenen, le MRDS(Imam Mbaye Niang), Beus dou Niak(Mansour Sy Djamil), Yen A Marre, Tekki, Louy Jot Jotna(Cheikh Tidiane Gadio) des personnalités issues de certains partis tels le parti socialiste( Khalifa Sall, Aissata Tall Sall et leur groupe), l’AFP(avec Malick Gakou), des membres influents de la Société civile(Me Mame Adama Gueye, une partie de la RADDHO et d’autres organisations), ont tous demandé à voter NON.
Si malgré leur appel à voter NON le score de 65% baisse à 62% cela signifierait que le président Macky Sall a du mérite car tous ces anciens partisans n’ont pu réduire son résultat de 2012 que de 3%. En d’autres termes cela signifie que le poids de ces anciens compagnons de Macky Sall au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2012 est de 3% aujourd’hui malgré les nouveaux moyens matériels , financiers et humains obtenus(voiture de fonction , dotation de carburant, députés, ministre conseillers,…). D’autre part si l’ensemble des partis qui ont demandé à voter NON (partis ou mouvements qui en 2012 avaient contribué au 65% de suffrages en faveur du candidat Macky Sall) se partageait ces 3%, on aurait une moyenne nulle par parti. Et en ce moment l’érosion de la côte de  popularité se situerait ailleurs qu’au niveau du président. Voilà pourquoi il est dangereux de procéder à certaines analyses de façon précipitée.
Déjà des leaders qui avant l’élection référendaire réclamaient une stature nationale se battent impuissants pour réclamer une victoire à l’échelle du bureau, du centre, de la commune. Les ambitions ne vont plus au-delà.
Il est grand temps pour certains de revoir leurs ambitions, pour d’autres de renoncer à leurs prétentions. Cela est d’autant nécessaire qu’à l’heure du bilan certains se réfugient derrière des prétendus achats de voix, d’autres parlent de détournements de voix, de fraudes, et même de procès-verbaux achetés ou vendus. Ridicule ! La modestie, l’humilité la grandeur, la dignité l’honneur, appellent à plus de sérénité dans l’évaluation et l’analyse des résultats issus du 20 Mars 2016 et qui sont l’expression de la volonté populaire. Apprenons à être dignes dans la défaite et humbles dans la victoire !

Par la Rédaction de flashinfos.net

 

Le Redacteur

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