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Décès de El Hadj Boukary Sada Dramé : Le Pakao perd son "prêcheur visionnaire" et "l'ami des enfants"

Mercredi 1 Avril 2020

"Qui disent, quand un malheur les atteint: Certes nous sommes à Allah, et c'est à lui que nous retournerons" S2- V156. El Hadji Boukary Dramé, khalife de feu El Hadj Fode saloum Dramé à Ndiama dans le Pakao est décédé dans la nuit du mardi au mercredi 1 avril 2020. Dans la contrée du Pakao, du Sonkodou, du Brassou et du Boudié, Sada, "l'icône des prêches fulgurantes" sur le discernement dans l'islam est tant aimé et fort respecté. Ce grand dignitaire, fils du premier président des imams et oulémas de la contrée du Pakao (region de Sedhiou), a enseigné tout au long de sa vie les qualités sublimes et non sublimées propre à tout homme, aspirant vers Allah. Il était un homme de vertu, travailleur, plein de pitié. Chaque peuple a ses meilleurs fils, ses meilleurs serviteurs, ses héros, Hadj Sada en fait partie. Cet homme a servi Allah en servant les hommes et son pays. La preuve, le marabout a su, très tôt, réaliser que l'avenir de la nation, c'est sa jeunesse. Son daara fondé vers 1975 compte toujours des centaines de talibés issus de toute la sous region. Ils sont éduqués, nouris et logés sans recourir à la mendicité. Des fidèles qui perpetuent son legs dans toute la sous région.

En tant que petits fils du défunt, nous avions une relation singulière. Entre nous, il n'ya pas de grandes effusions ; c'est une relation normale, sans éclat et cela me ravit. Quand mon grand père me parlait de son époque, de l'éducation, de sa vision de l'agriculture, j'arrive à mieux comprendre pourquoi mes oncles réagissent comme ils le font. Bien évidemment, comme tout petis fils et son grand-père, nous avions nos moments d'évasion. Je me rapelle, pendant mes vaccances universitaires, au village, quand je lui rendais visite, vu sa déficience visuelle, j'avais l'habitude de poser un petit billet près de sa natte. Et je lui disais : "Moro, c'est un billet de 10 000 frans, par contre faudra le chercher, il est prêt de ta natte". Il se mettait à tourner sa main partout jusqu'à trouver le billet, sourrire aux lèvres. Je sais que j'etais bien quand je suis avec lui… Derrière lui Hadj Sada a laissé un rêve qui regarde toujours vers l'avant. Cette mythologie, il l'a étendu à sa vision de l'héritage. Cela, à travers son frère El Hadj Sidiya Dramé, le président national de l'Union des oulémas du manding. L'homme qui m'a façonné, qui m'a éduqué et qui m'a transmis le sens du devoir. Il est désormais le khalife de feu El Hadj Fode Saloum Dramé.

Ambassadeur international de la paix, El Hadj Sidiya Dramé est le fondateur de "Umul Kura", un lieu propice de formation, d'apprentissage où la foi est toujours en éveil. Chevalier de l'ordre national du merite du Sénégal, ce grand dignitaire de la communauté mandingue a toujours évolué sous l'ombre de ses défunts frères, malgré sa représentation. Sans doute le legs de " Bissassou Dramé" est toujours en marche.

Karamba Ndiaye, Journaliste observateur des faits religieux, membre de la famille.

Le Redacteur

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