Cheikh Oumar Anne : "Où était la Cedeao quand... Sonko est impertinent..."

Dimanche 9 Mai 2021

Cheikh Oumar Anne était, hier, l'invité du Jury du dimanche (JDD). Pour ce qui concerne le rejet, par les opposants, des résultats de l'audit du fichier électoral, il trouve que "l'opposition est inconséquente". "C'est l'opposition qui avait demandé l'audit du fichier. Ils ont même choisi leur auditeur. Les conclusions démontrent que le gouvernement et le parti au pouvoir avaient raison. Le fichier est fiable. Les remarques de l'opposition sont aujourd'hui illégitimes. Le fichier est exclusivement géré par le ministère de l'Intérieur", a-t-il déclaré.

Se prononçant sur la décision de la Cour de justice de la CEDEAO, ordonnant à l'Etat du Sénégal de supprimer le parrainage d'ici 6 mois, le responsable APR à Podor a remis en cause le verdict de la juridiction précitée. "Le parrainage est un système démocratique qui existe partout dans le monde. Pourquoi la CEDEAO n'a pas demandé aux autres pays membres de supprimer le parrainage ? Le Sénégal ne peut se conformer à une décision anormale et injuste. Il faut que nous, Sénégalais, qu'on se respecte et qu'on se fasse respecter à l'étranger. Le Sénégal se défendra", a asséné le ministre.

Le maire de Ndioum n'a pas manqué de revenir sur les émeutes du mois de mars dernier. Et c'est pour attaquer en règle Ousmane Sonko. "Nous sommes dans un système démocratique. Le Président Macky Sall a été élu démocratiquement et légitimement. Des gens se sont réveillés pour demander qu'on lui prenne le pouvoir. Où était la CEDEAO. On ne doit pas accepter que des minoritaires, qui se font aider par des forces étrangères, entachent l'image de notre pays. Je condamne ces pratiques. Un jeune impertinent a été encadré par des gens qui ne sont pas démocratiques et des forces salafistes, qui ne croient même pas en l'islam. Aller à Sweet beauty et dire que c'est un complot, c'est être impoli", a martelé le ministre de l'Enseignement supérieur.

Cheikh Oumar Anne a aussi profié du JDD pour se dédouaner concernant le retard constaté dans la livraison de certaines infrastructures universitaires, notamment l’Université Amadou Mahtar Mbow (UAM). Selon lui, à sa prise de fonction, il s'est rendu compte de l'arrêt des travaux. L’entreprise Marylis d'Adama Bictogo étant dans l'incapacité de respecter ses engagements, alors qu'elle avait encaissé 30 milliards FCFA.

D'après le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, l'intervention du chef de l'Etat a permis de reprendre le chantier. "Le projet initial était de 30 milliards FCFA pour construire les premières infrastructures de base de l’université. Le gouvernement a sorti l’argent. Il y a du retard. Mais, la situation va se gérer comme elle se doit", a indiqué M. Anne.

Toujours à en croire le ministre, son département a finalement confié le chantier à une entreprise turque dénommée Summa. "Le projet que j’ai trouvé sur la table, proposé par le coordinateur des travaux de l’UAM, est évalué à 100 milliards FCFA. Nous avons réuni les instances académiques de l’université, pour revoir à la baisse le coût. Aujourd’hui, nous sommes autour de 25 milliards FCFA avec un engagement de finaliser tous les travaux en une année à partir de la semaine prochaine", a souligné Cheikh Oumar Anne. Avant de révélér, avec assurance, que la moitié des infrastructures de l'UAM sera livrée en octobre 2021.

S'agissant de l’université Sine-Saloum, le maire de Ndioum a fait savoir qu'à son arrivée, les travaux n’avaient même pas démarré. "J’ai fait débuter les chantiers de Fatick et de Kaffrine. C’est par la suite que nous avions des difficultés avec la Covid-19 et les restrictions internationales. Mais là, on a redémarré. Le lot de Kaolack sera démarré dans moins de 2 semaines. D’ici un an, tous ces chantiers d’infrastructures seront derrière nous", a soutenu le ministre de l'Enseignement supérieur.

Par rapport à l'octroi des bourses en Master, le ministre Cheikh Oumar Anne a déclaré vouloir apporter des réformes. "Une étude est en cours pour redéfinir les critères. L’objectif est de revenir à l’orthodoxie. Parce qu'au Sénégal, le dispositif d’attribution de bourses est basé sur l’excellence. On veut changer le dispositif où on paie des bourses sans respecter les critères académiques", a-t-il dit.

Interpellé sur les difficultés des étudiants de l’Université virtuelle du Sénégal (UVS), M. Anne s'est voulu rassurant. Il a informé que les 15 000 étudiants de cette université vont chacun bénéficier d’un ordinateur ou d’une tablette avant le 15 juin 2021. "Un lot de 1000 ordinateurs va arriver au Sénégal d’ici la fin du mois de mai. J’ai discuté avec la direction de l’UVS en leur disant que les étudiants qui n’auront pas d’ordinateur puissent avoir une tablette. Dans tous les cas, nous travaillons à avoir suffisamment de machines, pour qu’avant le 15 juin, tous les étudiants de l’UVS puissent en disposer. D’ici à cette date, si les ordinateurs sont disponibles, les cours pourront se dérouler normalement et les étudiants termineront l’année dans de bonnes conditions", a précisé le ministre.

Il a imputé le retard dans l’octroi d’ordinateurs aux étudiants de l’UVS à la Covid-19. Et de révéler qu’une enveloppe d’un milliard FCFA sera dégagée d’ici 15 jours pour le démarrage des cours à l'UVS. Cheikh Oumar Anne a aussi annoncé qu'une somme de 60 milliards FCFA sera mobilisée avec le concours d'une banque pour la création de 45 Espaces numériques ouverts (ENO) dans tout le pays.

Le Redacteur