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COURSE-POURSUITE, INCONSCIENCE, REMPLISSAGE, ACCIDENTS RÉPÉTITIFS, MUSIQUE À FOND, PORTABLE COLLÉ À L’OREILLE… : LES BUS TATA DE PLUS EN PLUS «FOUS»

Mardi 19 Juillet 2016


Dans le projet de modernisation du transport urbain, il a été mis à la disposition des usagers, des véhicules de marques différentes. Compris entre divers véhicules pour les taxis et minibus TATA, les usagers ont le choix de voyager dans un certain confort, ou de se coller, les uns les autres, dans l’univers exigu de bus qui desservent Dakar et sa banlieue. Seulement, introduits sur le marché du transport pour rendre service, les TATA représentent de véritables dangers pour la vie des passagers. Touchons du bois, mais on laisse rouler des cercueils ambulants. Entre clients et responsables, on s’accuse, sans convaincre. Actunet vous plonge dans l’univers des TATA avec des chauffeurs ‘’Mc’’.


A côté des cars rapides et Ndiaga-Ndiaye, un troisième type de véhicules de transport urbain circule dans la grande agglomération dakaroise, depuis leur mise en circulation qui a démarré sous l’ancien régime. Un projet émis et mis en branle par l’ex-président, Me Abdoulaye Wade, qui avait pour ambition de moderniser le transport urbain dakarois, en lieu et place des cars rapides «âgés», qui sont à l’origine d’un nombre incalculable d’accidents de la route. Idem pour les Ndiaga-Ndiaye, dont les chauffeurs sont perçus comme étant de véritables et réels cascadeurs. En un mot, peut révéler ‘’actunet’’, ils font peur, même si du reste, les clients s’y bousculent encore pour trouver une place, afin de se rendre d’un point à un autre. Aussi, ce sont des destinations entrecoupées, causant au passage des disputes entre clients et apprentis «profiteurs». Sur le même registre, ce sont de longues minutes d’attente pour voir un de ces véhicules bouger de quelques mètres, car il faut avoir un maximum de clients à bord pour démarrer en grande pompe.

 

Les bus TATA comme les cars-rapides et Ndiaga-Ndiaye

 

Mais, en s’introduisant dans l’univers de ces bus TATA, une difficulté récurrente apparaît, au grand malheur de ceux qui, chaque jour, voyagent à bord. Car, tout le monde a déjà fait la remarque, en formulant au passage de vives critiques contre des chauffeurs et receveurs. D’autres, pour leur part, indexent les gérants, qui, disent-ils, se préoccupent beaucoup plus de leurs bénéfices que du confort et de la sécurité des voyageurs. Alors, où se situe le principal problème ? Marcher, se promener dans les rues de Dakar, en jetant un œil attentif sur la route, équivaudrait à voir des cercueils ambulants. Et pour cause, il ne se passe un instant, une minute, un moment, un jour, sans apercevoir des véhicules surchargés de clients qui s’entrelacent les uns les autres, comme dans une boîte de sardine.


COURSE-POURSUITE, INCONSCIENCE, REMPLISSAGE, ACCIDENTS RÉPÉTITIFS, MUSIQUE À FOND, PORTABLE COLLÉ À L’OREILLE… : LES BUS TATA DE PLUS EN PLUS «FOUS»

Ce sont des jeunes, des personnes âgées, ou encore des femmes qui s’accrochent aux portières avec une partie du corps hors du véhicule. Les autorités laissent faire. Les réactions ne font légion que si un drame se produit. Touchons du bois, en priant qu’elles prennent les devants avant que le pire ne se produise sur les routes de Dakar comme cela est arrivé il y a quelques jours au niveau du pont de la foire. Un accident qui a causé plusieurs blessés graves à cause de l’insouciance de deux chausseurs qui faisaient la course. «Des chauffeurs se croient être des Mc, branchent leurs écouteurs aux oreilles et mettent à fond leur musique alors qu’ils transportent des personnes», notent quelques clients.

 

«Les clients seuls responsables», défendent chauffeurs et receveurs

 

Conscients du danger, chauffeurs et receveurs sont montés au créneau pour accuser les clients. «Ils sont les seuls responsables, parce que n’ayant pas la patience d’attendre». À ce propos, il apparaît clair pour eux, que la seule solution qui vaille doit aussi venir des clients qui doivent avant tout penser à leur sécurité, tout en reconnaissant qu’ils (les clients) font face à des difficultés dues au manque de véhicules de transport adéquats. Car, malgré le nombre de TATA qui circulent dans Dakar, le transport reste et demeure un casse-tête permanent, surtout pour ceux qui chaque jour doivent rentrer en banlieue.

«Les cars-rapides et Ndiaga-Ndiaye ne font pas l’affaire. Ils font ce qu’ils veulent, et ne respectent pas les clients. Ils se foutent pas mal de savoir que parmi les clients, certains doivent aller au travail, mais ne peuvent pas prendre un taxi pour défaut de moyens», soutient un chauffeur qui attend de reprendre la route au niveau du garage de Liberté 6. Avant d’ajouter, «que voulez-vous ? Il faut bien travailler et nous aussi, nous sommes des pères de famille. Néanmoins, il arrive que nous ne nous arrêtions pas à certains endroits, parce que n’ayant plus de place. Parfois, ce sont des disputes avec les clients car, nous leur faisons savoir que nous devons fermer les portières. Mais rien à faire, parce que nous avons peur d’en blesser certains. Ils ne veulent pas comprendre, ou refusent de comprendre que c’est pour leur sécurité».

Dans la foulée, il assène, «si c’était seulement des jeunes, on aurait compris, mais des personnes âgées s’y mettent. Ce n’est pas facile pour nous». Pour un contrôleur en charge des bus TATA, «il est conseillé aux chauffeurs et receveurs de toujours fermer les portières pour parer à toute éventualité, mais aussi, et surtout, pour la sécurité des clients». Poursuivant ses propos, il notera, «mais, on ne peut pas dire qu’ils sont les seuls responsables. Les clients sont fautifs à 99 % étant donné que si un TATA passe, il suffira de quelques minutes pour en avoir un autre. Ils ne sont pas patients. Vous-même, savez que la bousculade est la chose la mieux partagée chez nous, Sénégalais, chacun cherchant vaille que vaille à partir en premier».


«Non !» répliquent les clients

 

Du côté des clients, on balaie d’un revers de la main toutes les accusations. Pour un usager, toujours au garage de Liberté 6, «chauffeurs, receveurs et responsables ne pensent qu’à leur bourse». Apportant la réplique, il insistera en soutenant encore, «ils sont les seuls responsables car, il n’y a pas autre maître à bord, si ce n’est le receveur qui commande le chauffeur. A lui de fermer les portières ou de demander au chauffeur de ne pas bouger le bus tant que les portières ne sont pas fermées».

 

Faisant la comparaison avec les bus de Dakar Dem Dikk, il reviendra à la charge pour clamer : «Eux, ils ne bougent pas le bus tant que leurs portières ne sont pas fermées, parce que se souciant avant tout de la sécurité des clients. Et, s’il arrivait quelque chose à des moments où ces portières ne sont pas fermées, ils savent qu’ils seront les seuls responsables et risquent des sanctions sévères». Pour une dame, le premier réflexe est de ne pas monter dans un minibus TATA plein à craquer.

 

«Pour rien au monde, je ne le ferais. Ce sont des risques incalculables, et il faudra mort d’homme pour que les autorités prennent des mesures. Les policiers en charge de la circulation s’en foutent complètement, parce que l’on dit qu’ils appartiennent à quelques intouchables».

Ce qui est sûr, jusqu’à la preuve du contraire, à défaut d’avoir des clients matures qui sauront attendre un autre minibus moins remplis, chauffeurs, receveurs et responsables sont appelés à plus de vigilance et de restriction pour éviter toutes ces menaces d’accidents mortels qui planent sur la tête des usagers comme Damoclès avec son épée.

 

Le niveau d’implication des assurances en cas d’accidents

 

Pourtant, nombre des voyageurs, un pied dehors, un pied dans les bus TATA ne sont pas pris en charge par les assurances en cas d’accident. En effet, signale Amath Daffé, assureur de métier : «Sont pris en considération par les assurances, ceux qui sont bien à l’intérieur de ces bus». En d’autres termes, rappelle-t-il, ceux qui aiment tant jouer à la souplesse ne mesurent pas le niveau de danger auquel ils s’exposent. Car, suffit-il d’une chute mortelle, d’une collision avec un autre obstacle pour se voir abandonner par les assurances. Plus compliqué encore, dit-il : «Faut-il, au cas d’un malheureux incident que les portières soient bel et bien fermées pour que les assurances puissent prendre en charge ceux qui ont été touchés». Ce qui veut dire que les assurances ne prennent en considération et en charge que le nombre de places limitées. En un mot, nombre de clients voyagent à bord de ces bus, ignorent ou mettent de côté, le temps d’un parcours, leur propre sécurité, même s’il existe certaines marges.

Abdoulaye Mbow (actunet.sn)

 

Le Redacteur

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