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COHABITATION D’OUSMANE TANOR DIENG ET MACKY SALL : Un barbelais politique autour d’un animal tactique

Mercredi 27 Avril 2016

COHABITATION D’OUSMANE TANOR DIENG ET MACKY SALL : Un barbelais politique autour d’un animal tactique
L’objectif de tout parti politique est de conquérir et d’exercer, démocratiquement, le Pouvoir, y compris le parti socialiste (Ps) Il a longtemps dirigé le Sénégal, donc habitué aux délices et avantages. Mais le but principal de tout Parti au Pouvoir est de s’offrir un second mandant et gouverner en paix, y compris l’Alliance Pour la République (Apr), qui dirige actuellement le Sénégal.
Seulement, Macky Sall ou l’Alliance Pour la République, instrument politique qui l’a conduit à la Présidence de la République du Sénégal, est encerclé par des barbelais bleus du Parti Socialiste d’Ousmane Tanor Dieng, de Khalifa Sall ou des deux, en perspectives des législatives de 2017, sur la route des présidentielles de 2019. Le cercle bleu n’est pas encore fermé et le vigile marron veille.
Qu’est ce qui se joue au Parti Socialiste depuis des années, précisément depuis la réélection de Khalifa Sall à la mairie de Dakar ? La supposée divergence entre le secrétaire général du PS et le maire de la capitale sénégalaise est-elle profonde ou superficielle ? J’opte pour la seconde hypothèse. La dernière « supposée » confrontation indirecte entre les deux, à la maison du parti, est à analyser.
Et si Tanor préparait Khalifa contre Macky ? Avec les violences qui ont émaillées la rencontre des partisans socialistes du OUI et du NON au referendum a renseigné le niveau de complicité entre les deux hommes aux profils « basés » sur des ambitions individuelles ou communes. C’est Kalifa qui a servi de « pare-balle » à son mentor, le conduisant même jusque dans son véhicule.
 Si Aissata Tall Sall a clairement affiché ses positions fermes de « fuutanke », positions qui lui valent un écart des instances du parti, il n’en demeure que l’Edile de Podor dispose de sentinelles dans l’appareil qui scrutent et rendent compte des évolutions des choses dans le parti,  surtout dans son comité directeur. Elle est aussi absente que présente.
D’autres part, des jeunes bleu, tout aussi ambitieux que stratèges et fougueux se serrent les coudes pour boucher les quelques brèches par lesquelles l’Apr pourrait s’échapper, avec, peut-être, la stratégique bénédiction de Tanor. S’échapper d’où ? De la machine de neutralisation du parti au pourvoir installé par le PS. Car partout où l’on regarde autour de l’Apr, on voit un horizon socialiste.
Bamba Fall, Alioune Ndoye, Khalifa Sall, Idrissa Diallo, Aminata Diallo, entre autres responsables estimés jeunes mais à estampiller efficaces, s’agitent, s’activent autour du maire de Dakar, Khalifa Sall, qu’ils vendent comme produit présidentiable, devant lequel l’Apr tremblerait au point de commanditer l’Acte III de la Décentralisation dont les centralités étouffent financièrement certaines mairies.
Ce qui se passe sous nos yeux est aussi apparent que caché. Le parti n’a pas encore publiquement tranché s’il va présenter ou non, un candidat contre le Président Macky Sall en 2019. N’empêche, les fortes fièvres politiques de Khalifa peuvent cacher une santé socialiste trompeuse. Que le PS se présente aux présidentielles ou non, Tanor est aussi chaste qu’infidèle.
Dans l’hypothèse où le parti ne présente pas un adversaire à Macky, le parti aura joué la carte de la logique politique de partage du bilan et, par conséquent, poursuit la route avec lui. Dans l’autre cas, Ousmane Tanor Dieng pourra brandir la carotte de la démocratie interne qui l’aurait coloré le bras, d’où les intrigues des Khalifistes qui préparent l’opinion à une possible candidature du parti socialiste.
Barthélemy Diaz, neutralisé par l’épée de Damoclès qui trône sur sa tête, est stratégiquement mis en veilleuse par le parti nonobstant ses imprudentes sorties. L’homme se débat, se bat pour son image politique, seule gage de son existence. Diaz fils sait que tout n’est plus comme avant et que son départ de l’hémicycle ne lui est pas juridiquement propice.
De l’autre côté, sensible, dans le département de l’éducation, Serigne Mbaye Thiam, a fini d’installer un système de transparence neutralisatrice des enseignants apéristes au point que certains ne s’aventurent pas à le soumettre un « cas ». Je discutais un jour avec Ahmet Suzanne Camara qui semblait désespérer du ministre de l’éducation. « Je ne lui demande rien », m-a-t-il dit.
La récente déclaration de M. Thiam («…aucun dossier ne traine dans mon département…») est un message politico-institutionnel adressé aussi bien au réseau des enseignants républicains qu’au Président Sall. Pour les uns, il dit que « vos récriminations sont infondées » et au second « le parti socialiste fait son travail, à travers ma personne, correctement ».
Il renvoie les uns et l’autre dans leur propre terrain politique pour jouer franc jeu. « Si les reclassements, les mises en soldes et les rappels tardent, ce n’est pas de ma responsabilité. Allez voir du côté de la Fonction Publique et aux Finances. Là-bas, ce sont vos hommes (l’Apr) qui sont aux commandes », semble dire Serigne Mbaye Thiam, qui communique sur son bilan socialiste.
Mais ne soyons pas naïfs. Au parti au pouvoir, on n’est loin de prêter le flanc ou de dormir sur les lauriers. La victoire du OUI au referendum du 20 mars 2016, confirmant péniblement celle des présidentielles et législatives de 2012, constituent une source d’enthousiasme politique profonde et dynamique. L’Alliance Pour la République n’a vécu que peu pour se frayer une route vers le Palais.
Les hommes et les femmes, les acteurs de cette prouesse sont encore actifs et galvanisés par le « OUI » du peuple au Président Macky Sall….De la forteresse financière d’Amadou Ba à la précision mathématiques de Mary Teuw Niane en passant par le sabre politique de Pape Mael Thiam et de la finesse intellectuelle de Seydou Gueye, l’Apr dispose d’armes.
L’Apr a des armes, de nouvelles comme d’anciennes, dans son arsenal politique et les munitions stratégiques ne manquent pas. Cependant, il y a des « cas » à régler. Soigner la folie de Moustapha Cissé Lô, arrêter les bourdonnements du turbulent Doudou Ka qui ont forcé Benoit Sambou à une permanente divagation politique dans la région de Sédhiou, surtout du côté du département de Goudomp.
Une nouvelle charpente se construit dans le parti au pouvoir et des morceaux de toits politiques se présentent tout le temps, bienvenus ou pas, temporels comme spirituels, pour former, parfois dans la cacophonie, la toiture de la citadelle politique d’où vont s’élaborer les stratégies de conquête d’une législature plus maronne   et celle d’un établissement d’un second mandant pour leur mentor, Macky Sall.
Mamadou Lamine BA
Journaliste Blogueur
balamine@gmail.com   
 

Le Redacteur

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