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Aux Maires et aux Présidents de Conseil départemental, le peuple souverain vous a donné « un permis » pour « driver » vos communes et vos départements : soyez en même temps « leader » et « manager »

Mercredi 2 Février 2022

Au soir des élections territoriales du 23 Janvier 2022, le peuple sénégalais a, souverainement, élu 557 maires et 43 présidents de conseil départemental. Cette soirée électorale a été, pour nous sénégalais, à l’image des soirées électorales comme on en connait depuis 2000, intense, riche avec une forte présence des médias qui, tout au long de la soirée, ont fait de « l’animation électorale » et de la veille opérationnelle ou encore du « fact-checking » pour faire correspondre les résultats sortis des urnes aux choix du peuple.

Ainsi, à la fin de la soirée et tout au long de la semaine qui a suivi, les instances habilitées à donner les résultats provisoires comme définitifs (le CENA, les tribunaux départements, etc.) ont confirmé à tour de rôle, les maires, les présidents de conseil départemental.

Chers maires et cher(ère)s, cher(ère)s président (e) de conseils départemental, que vous soyez libéral, socialiste, centriste, patriote, progressiste, nationaliste ou de la société civile, le peuple sénégalais vous a élu et vous a donné « le permis de conduire » les destinées de votre territoire. Par conséquent, il (le peuple sénégalais) attend de vous, des positions et des postures républicaines tant sur la forme que sur le fond. Sur la forme; être maire ou président de conseil de département, c’est assumer, d’une part, la compétence générale de la collectivité telle qu’énoncée par l’article 3 du CGCT et, d’autre part, exercer pleinement les compétences transférées dans les neuf (9) domaines.

Etre Maire ou PCD, c’est certainement représenter le terroir à travers son histoire, ses legs culturels et cultuels au fil des générations, c’est incarner l’avenir, c’est donc comprendre les enjeux actuels du monde moderne et inscrire son terroir dans le progrès en embellissant son image de façon à imposer la respectabilité ici et ailleurs, au Sénégal comme dans la diaspora.  (Chapitre V ; Section1 et section 2 Articles 310, section 2 Article 331, CGCT.)

Sur le fond, être maire ou président de conseil départemental, c’est comprendre qu’on gère un démembrement de l’Etat dans un contexte global de relance de l’économie nationale et de territorialisation des politiques publiques, c’est donc œuvrer à ce que toutes les actions de développement économiques, social et environnemental d’intérêt local soient arrimées au plan Sénégal émergent (PSE) qui, d’ici à 2035, est le document cadre de référence pour toutes les politiques publiques y compris celles locales.

Etre Maire ou PCD, c’est forcément savoir qu’à côté du PSE, d’autres documents d’opérationnalisation sectoriels et sous sectoriels font partie du clusters d’outils qui sert à structurer et à encadrer les interventions publiques. Il s’agit essentiellement du Programme triennal d’investissement public (PTIP), du Document de programmation pluriannuel des dépenses (DPPD).

Etre maire ou président de conseil de département, c’est savoir que le plan de développement communal (PDC) et le plan départemental de développement (PDD) notamment les projets d’investissements qui y sont planifiés sont pris en compte par le PTIP, d’où la nécessité de mettre en place un travail de monitoring constant entre le local et le national ou encore entre « la structure décentralisée » et celles déconcentrées ; (Chapitre VII section 1, article 315, section 2 Article 316, CGCT).

Être maire ou PCD, c’est aussi comprendre que les programmes d’aménagement et d’urbanisme au niveau du département et de la commune doivent être en parfaite congruence avec le plan national d’aménagement et de développement territorial (PNADT) (Chapitre VIII, section 1 et section 2 ; chapitre IX section 1 et section 2 CGCT).

Etre maire ou président de conseil départemental, c’est accepter « les pouvoirs » que la loi a conférés au comptable public (l’agent du trésor) dont la «responsabilité individuelle et pécuniaire» est engagée ; c’est donc exercer pleinement la mission qui est la sienne (ordonnateur) en mettant à l’aise son principal collaborateur (le comptable public) dans l’intérêt supérieur des populations locales ; (Chapitre III section 3, CGCT) ;

Enfin, être maire ou président de conseil départemental, c’est justement comprendre le rôle et les responsabilités du représentant de l’Etat, autorité déconcentrée qui, dans le cadre de la loi, « exerce le contrôle de légalité et le contrôle budgétaire, tout en veillant à l’exercice régulier des compétences transférées aux collectivités territoriales ». C’est alors savoir qu’il (le représentant de l’Etat) fait le monitoring des interventions publiques à l’échelle des territoires, préside et coordonne les conférences territoriales avec les services techniques régionaux et départementaux. Donc, pour le maire et pour le président de département, il doit être un collaborateur de premier plan avec qui il faudra échanger constamment pour installer « une bonne entente », gage d’une meilleure efficacité des politiques publiques au niveau local. (Titre IV, Article 270, Article 271, 272, 273 CGCT).

En conséquence, pour assumer pleinement les responsabilités qui sont les siennes, le maire ou le président de conseil départemental doit être en même temps, un leader et un manager.

Il est leader quand il est honnête, authentique, transparent dans la gestion, charismatique car imposant naturellement le respect. Il est « open » car il accepte le changement et en impulse les conditions de sa réalisation en plus du fait qu’il soit porteur d’une vision ou encore « d’un rêve réaliste » pour la collectivité territoriale dont il a en charge les destinées le temps d’un mandat.

Il est manager quand il travaille à conduire ses équipes et quand il définit avec le bureau municipal et le conseil tout entier, les priorités de la collectivité territoriale, tout en fixant les objectifs de développement ainsi que les moyens d’actions à mobiliser pour atteindre ses objectifs à travers des projets à l’échelle de la collectivité elle-même ou à travers des intercommunalités de missions et de projets. Il motive, implique, associe et impulse une assurance à ses collaborateurs et parvient dans tous les contextes, à installer un bon climat de collaboration et un cadre de travail de qualité. 

Chers Maires, chers Présidents de conseils départemental, c’est en étant seulement leader et manager que vous pourriez vous « libérer » de l’emprise de vos partis politiques et autres mouvements qui renvoient beaucoup plus à « une forme d’assignation à résidence idéologique » pour devenir « un élu du peuple, par le peuple et pour le peuple ».

Vive la Démocratie, Vive la République, Vive le Sénégal.  

Mamadou DIONE

Coordonnateur national des Cadres de l’Union centriste du Sénégal (UCS)

Directeur de la Promotion du développement territorial/ ADL/Ministère des collectivités territoriales du développement et de l’aménagement des territoires

Ancien collaborateur des ministres de la décentralisation et des collectivités locales, Ousmane Masseck Ndiaye (rahmatullah aleyhi) et Dr Aliou SOW

Ancien Conseiller technique des ministres Cheikh Bamba DIÈYE, Arame NDOYE et Me El Hadji Oumar YOUM .

Ancien Secrétaire général de la ville de Ziguinchor

Le Redacteur

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