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An 19 du Joola : Discours du maire Abdoulaye Baldé de Ziguinchor

Dimanche 26 Septembre 2021

En ce jour du 26 Septembre 2021, nous voilà encore une fois ici réunis, toutes obédiences confondues, pour ensemble prier et rendre un vibrant hommage à nos illustres disparus et commémorer ainsi cette nuit du 26 Septembre 2002 : nuit d’une tragédie qui avait occasionné la mort de plus de 1800 personnes, la plaçant au premier rang des catastrophes maritimes mondiales.

Il me revient, en ma qualité de maire de la commune de Ziguinchor, l’honneur de m’adresser à vous au nom des populations de Ziguinchor, au nom du conseil municipal et en mon nom personnel, pour vous souhaiter la bienvenue et vous remercier tous, de votre présence.

26 Septembre 2002, 26 Septembre 2021 ; dix-neuf ans déjà et c’est comme si c’était seulement hier. Cette grande perte subie par toute la nation, la région naturelle de Casamance en particulier et surtout la ville de Ziguinchor frappée de plein fouet par cette catastrophe avec 971 victimes enregistrées dans notre seule commune, est restée à jamais gravée dans les mémoires.

En ce jour solennel, permettez-moi, de m’incliner encore une fois, devant la mémoire de ces illustres disparus de toutes nationalités confondues, qui ensemble, sans le savoir au départ de Ziguinchor, avaient donné rendez-vous à la grande faucheuse, ce 26 Septembre 2002 au large des côtes gambiennes, dans le froid glacial d’une nuit de tempête.

Si notre région, cette nuit-là, a payé un très lourd tribut, le pays tout entier a été concerné et secoué par cette tragédie ressentie au-delà de nos frontières.

Depuis cette nuit sinistre, des familles entières sont hantées par le souvenir d’un être cher disparu dans les flots et sans sépulture. Parmi les plus affectés, figurent des enfants qui n’ont pas eu la joie de grandir sous les yeux d’un père ou d’une mère emportée par les flots.

Monsieur le Ministre des forces armées, nous ne cesserons de plaider auprès des hautes autorités du pays, pour qu'une attention toute particulière soit portée à l’endroit de tous ces enfants traumatisés par cette terrible tragédie.

A cet instant, permettez-moi, de remercier son Excellence Monsieur le Président de la république, pour les mesures prises et surtout, l’attention particulière qu’il a toujours accordé à ce sujet. Dans la même foulée, je voudrais aussi, saluer et magnifier Monsieur le ministre des forces armées, l’engagement et la détermination de votre collègue ministre de la culture et de la communication, pour la diligence apportée au démarrage effectif des travaux de construction du « mémorial du Bateau le Joola » qui se poursuivent en ce moment dans de bonnes conditions. Ce lieu tant attendu sera un espace de recueillement et de souvenir.

Monsieur le Ministre, dans la même lancée il me plait de saluer les efforts fournis par son excellence le Président de la République, pour le désenclavement de la Casamance qui constitue une réponse significative aux difficultés vécues par les populations du sud pour relier la partie Nord de notre pays.

La construction du pont sur le fleuve Gambie, l’amélioration de la desserte aérienne avec quatre vols quotidiens et le démarrage effectif des travaux de réhabilitation de la route nationale numéro 4, (SENOBA-MPACK), dite « Trans-gambienne » relèvent d’une volonté affichée du chef de l’Etat à régler définitivement cette question du désenclavement. Il en est ainsi également pour la réhabilitation, avec l’appui du gouvernement Américain, de la Route Nationale numéro 6 reliant Ziguinchor Kolda et Tamba Counda et qui a parachevé le désenclavement de la partie Sud-Est de notre pays.

En ce qui concerne le transport fluviomaritime, les trois bateaux : Aline Sitoe Diatta, AGUENE et DIAMBONE, assuraient de façon satisfaisante la déserte maritime jusqu’au jour où Aline Sitoe a été retiré de la navette pour des raisons techniques. C’est d’ailleurs l’occasion pour moi, de lancer appel aux plus hautes autorités pour une reprise rapide et sûre de la fréquence des navettes des trois bateaux pour la déserte maritime. Il faut tout de même noter, que le fret avec les bateaux Djilor et Diogué se passe bien au grand bénéfice des populations.

La question de la construction d’un nouveau pont pour remplacer le pont Émile Badiane, se pose également avec acuité au regard de la situation actuelle. En effet, Monsieur le Ministre nous avons déjà enregistré deux dérapages de camions qui sont tombés du pont et ayant occasionné à chaque fois des victimes. Nous savons que le chef de l’Etat a intégré cette question parmi ses priorités, mais il faudra agir vite et bien pour éviter la survenance d’un quelconque drame.

Monsieur le Ministre, Au début de la tragédie, trois revendications majeures étaient agitées par l’association des familles des victimes : - L’indemnisation des familles, - La construction du mémorial - Le renflouement du bateau. Si les deux premières doléances ont été satisfaites, et c’est le lieu de féliciter le gouvernement, il convient maintenant, d’accorder une attention particulière à l’une des principales revendications des familles à savoir le renflouement du bateau, pour permettre à ces milliers de familles de faire le deuil de leurs parents disparus mais aussi de faire de l’espace, un lieu de recueillement et de souvenir. J’encourage donc le gouvernement à faire de cette question, une préoccupation particulière et à étudier sa faisabilité au plan technique tout en s’évertuant à mobiliser les moyens pour sa matérialisation.

Le thème retenu cette année pour la commémoration de cet anniversaire, « Naufrage du Bateau le JOOLA et gestion de la pandémie », pose avec acuité le besoin d’une prise de conscience individuelle et collective face aux défis de bonne conduite et de responsabilité.

Permettez-moi monsieur le Ministre, de profiter de cette tribune, pour remercier nos villes jumelles, au premier rang desquelles, la ville de Saint-Maur des Fossés, son Maire et son conseil municipal, pour le soutien jadis accordé aux enfants des victimes. Par ma voix, les populations de Ziguinchor leur expriment encore une fois toute leur gratitude.

Je ne saurais terminer, Monsieur le Ministre, sans saisir cette occasion pour rendre un hommage bien mérité à deux de nos amis et frères, il s'agit de: Moussa CISSOKHO qui a porté dès les premières heures, le combat des familles des victimes et qui a été arraché à notre affection il y a de cela deux ans. Nous continuons de pleurer ce grand tribun qui du haut de cette tribune, de sa voix stridente, a des années durant, porté avec courage et responsabilité la voix de ces sans voix meurtris par la perte d’êtres chers.

Je voudrais aussi rendre un vibrant hommage à notre frère et ami le Maire Idrissa Diallo, de la commune de DALIFORT, qui faut-il le rappeler, était parmi nous l’année dernière ici dans cette tribune pour commémorer le 18eme anniversaire de cette tragédie. Il fut un membre actif et éminent de l’association nationale des familles de victimes du naufrage le JOOLA. En ces moment de prières et de recueillement, nous prions pour le repos éternel de leurs âmes et renouvelons notre compassion à leurs familles, à leurs amis et à tous leurs proches.

Aux familles des victimes et à leur association nationale, je réaffirme mon engagement et celui du conseil municipal de Ziguinchor à être toujours à leurs côtés pour un accompagnement à la mesure de nos moyens.

Monsieur le Ministre des forces armées, mesdames et messieurs, en de pareilles circonstances nous devons en bons croyants, nous remettre à Dieu le Tout Puissant et prier pour qu’il ouvre son Paradis céleste à ces illustres disparus et qu’il lui plaise, que jamais plus, une telle catastrophe ne se produise. .

Je vous remercie de votre aimable attention

Le Redacteur

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