« Lorsque le pétrole est apparu, tout ce que l’opposition a vu, c’est le frère du président qui travaillait avec une compagnie qui bénéficiait du bloc, rétorque Aliou Sall. C’était du pain béni pour eux ! L’ensemble de cette affaire était destiné à affaiblir le président. »
Les révélations de la BBC ? « Un tissu de mensonges », ajoute-t-il. Il avait d’ailleurs menacé de porter plainte contre la chaîne pour diffamation avant de se raviser – « Je ne pouvais pas me payer les services d’avocats à Londres ! ».
Les pots-de-vin qu’il aurait perçus en jouant l’intermédiaire auprès de Timis ? « Inimaginable », pour lui qui n’était qu’un « employé ». Quant au versement qu’aurait reçu Agritrans, « il n’existe tout simplement pas ».
Si la justice a depuis donné raison à Aliou Sall, les suspicions d’Abdoul Mbaye restent intactes. « On savait que l’action engagée à l’initiative du gouvernement n’était pas destinée à obtenir des résultats, mais à le blanchir. Tout est bloqué par le président lui-même, c’est clair. Il faudra attendre son départ [du pouvoir] pour que le dossier soit traité, et peut-être compter sur des actions internationales. »
Aliou Sall, lui, rêve de rester en politique le « plus longtemps possible ». Tout en demeurant loyal à son frère. « Je ne serai pas candidat pour lui succéder, mais je ne veux pas insulter l’avenir. En politique, il est dangereux de vouloir sauter les étapes. »