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CASAMANCE : A QUAND LA PAIX ? ( Par René Capain Basséne)

Mercredi 19 Octobre 2016


CASAMANCE : A QUAND LA PAIX ? C’est le titre du troisième livre de René Capain Basséne.
En attendant de revenir spécifiquement sur le contenu de cet œuvre, l’auteur a accepté d’accorder cette interview exclusive sur flashinfos.net


CASAMANCE : A QUAND LA PAIX ? ( Par René Capain Basséne)
 
René Capain BASSENE, vous êtes à nouveau l’auteur d’un troisième livre intitulé : Casamance : A quand la paix ? Pouvez-vous nous dire pourquoi vous avez choisi un tel titre ?
Casamance : A quand la paix ? N’est pas un titre choisi par hasard. Je n’ai fait que reprendre une question qui m’a été posée tout au long de mes activités de recherches sur le conflit et que par ailleurs ne cessent de se poser les populations éprouvées par trente-quatre ans de conflit armée auquel n’est encore entrevue aucune dynamique réelle de sortie de crise.
Tous les acteurs, aussi du côté de l’Etat, du MFDC que de la société civile  sont unanimes que malgré l’accalmie très précaire qui prévaut sur le terrain, malgré les différentes initiatives et les nombreuses tentatives de sortie de crise  et malgré les différentes déclarations et autres engagements des parties en conflit d’aller à la table de négociation, le conflit en Casamance est encore loin d’être terminé. C’est donc un titre qui dit long sur la gestion du processus de paix en Casamance.
En tant qu’observateur averti, partagez-vous cette analyse de la part des acteurs. Si oui pouvez-vous nous en citer un seule exemple qui prouve que le conflit est loin de finir ?
Oui, je suis entièrement en phase avec ceux qui soutiennent que le conflit est encore loin de finir. Tout observateur  ou tout individu qui s’intéresse à la problématique de la crise en Casamance sait que le climat de ni paix ni guerre qui prévaut en Casamance n’est pas synonyme de fin de la guerre. Je donne un seul fait pour étayer mon propos : sur le terrain, aussi bien l’armée que le MFDC n’a levé aucun de ses cantonnements stratégiques. Tous continuent à se surveiller de très prés et à  mener des patrouilles pour éviter tout effet surprise de la part de l’ennemi. Chaque camp est resté concentré, très vigilant et mieux organisé, fin prêt à ouvrir les hostilités ou à lancer une contre-offensive au moindre incident.
A tout moment la guerre peut reprendre car cette accalmie notée sur le terrain ne repose sur absolument rien de concret. Elle ne résulte d’aucune négociation. Par conséquent elle peut être rompue à tout moment.

Monsieur Basséne René Capain, est ce que  votre livre a apporté la réponse à la question : A quand la paix ?
La réponse exacte à cette question dépasse le simple mortel que je suis. Il faut être dans les secrets des dieux pour pouvoir indiquer le moment précis où interviendra cette paix tant désirée.
Dans ce dernier livre, j’ai essayé de faire un diagnostic, de dresser une sorte de bilan général de la gestion du processus de paix de 1990 à nos jours, mais également de proposer des solutions de sortie de crise. Le livre comporte neuf chapitres aussi intéressants les uns les autres. Les lecteurs comprendront beaucoup de choses sur le pourquoi des échecs de tous les accords de paix signés et par conséquent sur le blocage du processus de négociations entre l’Etat du Sénégal et le MFDC.
Monsieur  Basséne vous êtes à votre  troisième livre sur le conflit en Casamance, qu’est ce qui justifie un tel engouement de votre part.

Ce livre n’est rien d’autre que la suite logique de mes deux précédentes œuvres sur le conflit en Casamance.
Le style et la méthode sont les mêmes pour tous les trois livres. C’est un travail de journaliste et non d’historien ou d’un grand spécialiste de la crise casamançaise. En effet, j’ai opté pour une démarche très simple. Pour chaque thème abordé, j’ai laissé  parler les interlocuteurs de tous bords, de toutes tendances, de tous horizons. Mon objectif en qualité d’observateur neutre, sans parti-pris est de rapporter à travers mes écrits des faits, des opinions, des options au sujet du conflit en Casamance, avec pour principal but d’amener, mes lecteurs, à donner leur opinion propre. Je ne voudrais pas qu’après lecture, ils ne se contentent seulement de l’avis ou de la prise de position, des uns et des autres face à ce conflit, dans son origine, son développement, et aujourd’hui dans cette aspiration profonde à la paix.

Selon vous lequel de vos livres est le meilleur ?
Rire, je ne saurai sincèrement répondre à votre question. Je précise seulement que pour tous les trois livres, j’ai travaillé avec le même engagement et la même abnégation sans intérêt, sinon celui de rapporter en toute neutralité les faits, les opinions diverses, afin de  donner  l’occasion à l’opinion de connaitre les tenant et les aboutissant de cette guerre en Casamance et de réfléchir sur comment donc la résoudre.
Le premier livre : « l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor : par lui-même et par ceux qui l’ont connu » (L’harmattan 2013) explique le double engagement politique et religieux de celui qui est considéré comme le principal précurseur de la revendication indépendantiste en Casamance. Il démontre comment les destins de l’abbé Diamacoune et ceux du groupe des marcheurs se sont croisés autour de la lutte pour l’indépendance de la Casamance etc.
Le second : CASAMANCE : Récits d’un conflit oublié (1982-2014) (harmattan juin 2015) informe sur l’histoire, de cette rébellion : ses origines, son évolution, les faits majeurs tels que les problèmes internes au MFDC, ses guerres intestines, la guerre des chefs qui a abouti à une division presque irréparable du Mouvement etc. Il permet à l’opinion de comprendre beaucoup choses et d’avoir des explications détaillées sur de nombreux événements relatifs à cette crise.
Le dernier : CASAMANCE : A quand la paix ? À paraitre très bientôt, traite de la gestion du processus de recherche de paix, souligne dans les détails, les positions, les stratégies des différents gouvernements, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade, Macky Sall. Il révèle tout particulièrement les failles, les faiblesses, des différentes positions et démarches aussi bien du de l’Etat du Sénégal que du MFDC ainsi des acteurs dits de paix. Enfin il propose des solutions de sortir de crise.
Bref j’ai essayé de communiquer sans ambages et sans fioritures, les résultats de mes investigations. Tous les aspects sont de faite mis à jour, précisés dans mes écrits, discutés, pour qu’en définitive la paix soit conclue et s’établisse durablement.
 Logiquement, après avoir lu mes trois livres, les lecteurs, sont obligés de prendre position, et de donner leurs points de vue. Dorénavant, ils doivent savoir ce que  doivent faire, à quoi s’engager effectivement. Il s’agira maintenant pour les acteurs d’avoir le courage de l’engagement, le courage du passage aux actes. L’opinion après lecture  saura exactement ce qu’il faut résoudre, ce à quoi on doit répondre pour voir s’instaurer la paix.

On vous connait très humble. Vous êtes d’une modestie qui quelques fois dérange vos lecteurs au vu de l’immense travail que vous êtes entrain d’abattre. Mais nous vous prions de nous dire avec sincérité quel est selon vous l’apport que vos écrits pourraient apporter dans la résolution du conflit casamançais ?
C’est une question difficile à répondre. Si je vous ai bien suivi, j’ai l’impression que vous me demandez d’évaluer et de dire l’impact de mes écrits dans le processus de recherche de la paix en Casamance.

C’est bien cela monsieur Basséne, vous avez bien compris la question.
Dans ce cas, je laisse le soin aux lecteurs et aux différents acteurs de me juger et de donner leurs appréciations sur les effets de mes modestes écrits en rapport avec la problématique de la crise en Casamance.
Mon objectif à travers mes écrits  et interventions au sujet du conflit en Casamance, c’est de contribuer à « à briser le tabou et à démocratiser les débats », de contribuer à susciter un échange d’idées sur la base de thématiques bien précises afin de recueillir le maximum d’opinions dans le cadre de la recherche de la paix.
Je me suis organisé de sorte que celui qui lit mes livres, ne puisse pas rester indifférent face au conflit en Casamance. Comme je l’ai souligné plus haut mon style de rédaction fait que le lecteur se sente obligé de donner son point de vue devant les options, les prises de positions, des interviewés . Apres m’avoir lu, vous ne pouvez  pas ne pas entrer dans le débat.
Vous êtes obligés, sur un chapitre donné, à juger par vous-même de la situation après avoir écouté l’argumentation des uns et des autres, hommes directement engagés dans le conflit ou qui en subissent les conséquences collatérales. Vous finissez par vous positionner vous-même, lecteur, apportant à la limite votre propre argumentation pour étayer votre position.
Enfin, j’ai le sentiment avec la publication de mon troisième livre que j’ai atteint mon objectif de départ. Celui de contribuer à chercher la réponse à la question : « comment faire advenir la paix dans ma chère Casamance ? ».

Êtes-vous parvenu à répondre à votre question ?
Rires- pour moi, il s’agit de s’engager, chacun, personnellement, et en connaissance de cause dans la recherche de la paix. C’est pourquoi, je me suis au mieux de moi évertuer à travers mes écrits à faire découvrir à l’opinion non seulement l’origine, mais encore l’évolution, de cette vielle guerre qui sévit encore en Casamance. Or, nous le savons, il n’y a rien de tel pour résoudre un problème que de connaitre son origine, son développement et sa gestion.
Dernière question : continuez-vous à recevoir des menaces de la part de certains acteurs ?
Rire- les menaces et les chantages font désormais partis de mon vécu. J’ai compris que je dérange sans en avoir l’intention. Quand je dénonce certains comportements et démarches qui contribuent à  bloquer ou à retarder le déclenchement de processus de négociations sincères… je m’attends toujours à des répliques sous formes de menaces ou propos malveillantes … il faut retenir que tous ne veulent pas de la fin de la guerre…pour ce qu’elle leur procure comme richesse…c’est des individus qui me considèrent comme l’ennemi à abattre.
Malgré tout, je continuerai de rester un homme entièrement libre. Si un jour, il m’arrive de mourir à cause de mes écrits, je partirai la conscience tranquille avec le sentiment du devoir accompli : celui d’avoir écrit pour la postérité.
J’aurais pleinement joué  contre vents et marées, et au mieux de moi, ma modeste partition dans la contribution à la compréhension du douloureux conflit qui a prévalu et prévaut encore en Casamance et dans la recherche de solutions de paix de paix définitive.

Votre dernier mot ?
J’espère vivement avoir un jour l’opportunité de pouvoir présenter mes livres aux sénégalais. Ils leur seront d’une grande utilité quant au regard en face de cette crise en Casamance, et donc à son apaisement.
 
 Flashinfos.net
 
 
 
 

Le Redacteur

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